Journée Internationale de la Femme : conférence débat, à, Rabat, sur le changement climatique et les préoccupations de genre !
Initiée , comme de tradition , depuis , déjà ,quelques années , concomitamment à la Journée Internationale de la Femme , par le Ministère Marocain des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale , cette rencontre aura véritablement permis aux diplomates et autres personnalités présentes , d’enter , déjà , de plein pied dans la COP22 que l’Afrique et le Maroc vont accueillir, dans la ville de Marrakech, au mois de Novembre 2016 .
Un imposant aréopage ministériel féminin auquel s’était, également, jointe une représentante de l’ONU/FEMMES pour le Maghreb est donc venu lancer cette Conférence qui avait pour thème : ‘’Le changement climatique et les préoccupations de genre ‘’.
Organisée en partenariat avec les Nations Unies, la manifestation s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable et de l’organisation, en novembre prochain au Maroc, de la 22ème Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (COP22).
Cette conférence-débat aura été l’occasion d’engager un échange autour des solutions qui permettront d’intégrer le genre dans l’approche du climat, et d’identifier des actions concrètes afin de concevoir et de mettre en œuvre des « politiques relatives au climat et soucieuses de l’égalité des sexes ». Ce fut aussi une opportunité pour mettre en relief les initiatives d’adaptation au changement climatique sensibles au genre mises en œuvre au Maroc , telles que rappelées par les différentes oratrices .
Prenant le taureau par les cornes, organisateurs et participants, dans la perspective de la COP22 , ont mis en exergue diverses initiatives et actions liant les questions du climat et du genre en vue d’adapter son corpus juridique et de se mettre au diapason des sociétés ayant depuis longtemps compris la nécessité d’imbriquer l’examen de la question du climat en étroite corrélation avec celle du genre.
Le Ministère marocain des Affaires Etrangères et de la Coopération aura donc voulu se saisir de l’opportunité de cette Journée internationale de la femme , moment privilégié , assurément , pour interpeller les gouvernements sur leurs engagements en faveur de la promotion et de la protection des droits des femmes, conformément aux conventions internationales.
Dans cette optique, il a été rappelé , avec force , le rôle central joué par les femmes africaines ,notamment , en ce qui concerne la gestion de la biodiversité et la sécurité alimentaire. Elles sont ,plus particulièrement, impliquées dans 70 % des activités agricoles ; et 80 % des petits exploitants agricoles sont des femmes à qui reviennent les charges d’approvisionnement en eau et en bois. Or, cette agriculture est largement dépendante des variabilités de la pluviométrie, de l’érosion des sols ; de surcroît, les femmes qui disposent de manière générale de peu de ressources financières sont aussi attributaires des terres les moins fertiles et de plus petites dimensions. Alors que leur rôle de reproduction est resté intact, le changement climatique a complexifié et alourdi leur rôle productif. Ces catastrophes climatiques provoquent des migrations dites climatiques, et contribuent à la séparation des familles, ce qui rend encore les femmes plus vulnérables.
Voila pourquoi, annonçant, que la lutte ne fait que démarrer, les intervenants appellent à tenir compte de la dimension genre dans le changement climatique et à ne pas se limiter à l’aspect strictement environnemental, mais aussi de prendre en charge la dimension socio-économique. Constatant, par ailleurs, que les catastrophes climatiques comme les inondations et les glissements de terrain, en plus de séparer les familles, contribuent véritablement à exposer les femmes au trafic d’êtres humains.
S’interroger sur le changement climatique et appréhender sa complexité imposent aussi de voir comment concevoir et promouvoir des stratégies d’adaptation chez les populations africaines confrontées à de multiples contraintes et disposant de capacités d’adaptation faibles.
Il est reconnu que l’impact majeur du changement climatique est subi par les couches les plus vulnérables et les plus marginalisées ; elles sont par conséquent celles qui ont le plus besoin de stratégies d’adaptation à ces changements climatiques.
Diverses stratégies d’adaptation ont été émises pour une prise en compte de la dimension genre dans les relations de pouvoir entre hommes et femmes dans la société. Nonobstant la nature patriarcale des sociétés africaines et le statut qui y est conféré aux hommes et leur permettant d’avoir accès à des informations cruciales pour les stratégies d’adaptation et d’atténuation du changement climatique.
Sans trop vouloir le dire , beaucoup en conviennent ; l’ancrage des femmes dans la sphère domestique et leur faible autonomie expliquent leur relatif manque d’informations et d’opportunités pour renforcer leurs connaissances dans les stratégies d’adaptation au changement climatique. Aussi apparait-il plus que nécessaire que l’application de l’approche genre aux instances de délibération et de prise de décision pour rendre effectives les réponses d’adaptation et d’atténuation au changement climatique soit également importante.
Ces considérations posent également la question de savoir comment les instances internationales, très actives sur toutes les questions touchant au changement climatique, s’assurent d’une représentation de genre équitable afin de prendre en charge les besoins et préoccupations des hommes et des femmes.
PRESSE ET COMMUNICATION AHRRGM