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Revaloriser la Formation Professionnelle pour attirer les meilleurs élèves !

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Le 68éme Carrefour Diplomatique accueillait, ce Jeudi 09 Mai 2019 , dans les locaux de la Fondation éponyme , à Rabat , Loubna TRICHA , Directrice Générale de l’Office de Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) . Face aux nombreux diplomates et responsables d’organisations internationales, Madame Loubna TRICHA y est venue décliner les nouvelles orientations prises par le Royaume du Maroc dans le domaine de la formation professionnelle.

Faisant un état des lieux et un diagnostic de la situation du secteur, Madame TRICHA confiera que les nouvelles ambitions visent une meilleure industrialisation et un développement des plus optimaux des services au Royaume du Maroc.

Elle aura ainsi, énuméré un certain nombre de constats ayant conduit Sa Majesté le Roi MOHAMMED VI à prôner cette nouvelle démarche :

  • manque d'anticipation des besoins du marché ,
  • absence de synergie entre la formation et les besoins des entreprises ,
  • vieillissement d’une partie des infrastructures , entraînant des failles dans le formation ,
  • amélioration de la qualité des formateurs .

Aussi la nouvelle feuille de route de la formation professionnelle au Royaume du Maroc, prévoit-elle :

  • une mise à niveau des programmes de formation et une restructuration des contenus existant ,
  • une nouvelle génération d’établissements de formation avec la création de 12 cités de métiers ( dont une par région) abritant des structures communes et regroupant administration , centre des langues et espaces de travail ,
  • une modernisation des méthodes et outils de formation , avec un approfondissement du numérique ,
  • un déploiement des formations qualifiantes pour combler certaines lacunes observées dans l’informel,
  • une mise en place d’un système d’information pour orienter les apprenants vers des structures de formation professionnelle.

Porteur de ce projet , l’OFPPT va pouvoir capitaliser sur l’importante expérience accumulée depuis 1974 (date de sa création) , et qui en fait le 1er opérateur du pays dans le domaine de la formation professionnelle .Donnant des chiffres , Madame TRICHA indiquera que le coût global de cet ambitieux chantier est estimé à 3,6MMDH. Lesquels seront  seront financés par l’Etat, les régions, le Fonds Hassan II pour le développement économique et social et enfin par l’OFPPT, sachant que le budget de chaque cité sera déterminé par la taille et la population de la région où elle sera implantée.

On aura retenu que le processus lancé aura  démarré après le discours royal du 30 juillet 2018. Une  commission ministérielle composée des acteurs de la formation professionnelle dans une dizaine de secteurs formateurs (agriculture, tourisme, équipement …), aura été mise en place . Les différents départements auront travaillé, près d’une année durant, sur cette plateforme.

Madame Loubna TRICHA aura sollicité la poursuite d’un accompagnement conséquent de la part de divers partenaires, tout en affirmant l’aptitude de sa structure à poursuivre sur la voie de la coopération et du partenariat engagé avec plusieurs pays confrontés, eux aussi, à l’épineuse question de formation de leurs cadres et techniciens . Pour prévenir et lutter contre le chômage des jeunes, galopants

Dans ce contexte, elle précisera que ,en dehors des 12 cités des métiers qui vont être créées, tous les centres de formation professionnelle qui existent au Maroc mettront  à niveau leur système de formation. :

  • les instituts supérieurs technologiques (IST),
  • les instituts de technologie appliquée (ITA)
  • l’ensemble des établissements publics de Formation Professionnelle qui dépendent d’autres départements.

Ainsi, avec cette mise à niveau, toutes les formations devront désormais répondre à des besoins réels du marché du travail. L’objectif étant de parvenir à une adéquation entre la demande réelle du marché et la formation. Et promouvoir l’esprit d’entrepreneuriat, sachant que l’Etat ne peut plus se contenter de former que des fonctionnaires ou des employés publics.

Cela, a-t-elle fait ressortir doit pouvoir être perçu comme une alternative pour remédier au taux de chômage catastrophique des jeunes diplômés , sachant que de nombreux employeurs ne trouvent pas de profils adaptés à leur offre.

Le nombre net d’emplois créés chaque année ne dépasse pas 90.000 postes alors que des centaines de milliers de jeunes qui sortent de l’université, d’écoles publiques ou privées et de la formation professionnelle ne trouvent pas nécessairement d’emploi ni dans le secteur public ni dans le privé. 

Se voulant le plus pragmatique possible , et répondant à des interrogations sur la fonctionnalité effective des 12 cités censées créer les filières inexistantes , Madame TRICHA soulignera , à ses interlocuteurs , que le tableau de bord prévoit  l’ouverture de :

  • 4 cités à la rentrée 2021,
  • 4 en septembre 2022
  • 4 dernières en 2023.

En d’autres termes, les 12  cités seront opérationnelles en 2023.

Levant un certain nombre d’équivoques sur les formations préconisées et leurs destinataires, Madame TRICHA aura édifié ses interlocuteurs sur le fait que cette feuille de route , loin de s’adresser uniquement  aux  jeunes en situation d’abandon scolaire ,n’est pas le choix de l’échec mais bien au contraire celui de la réussite.  La création de ces centres est censée rendre la formation professionnelle plus attractive pour les jeunes et pour leur famille. Ce seront des cités d’excellence où à l’instar des grandes écoles ou universités, les bacheliers seront en compétition pour y accéder. On y dispensera également des formations de courte durée (4 mois) pour des jeunes issus du secteur informel qui désirent s’insérer dans le secteur formel.. Pour qu’il puisse s’insérer dans le secteur formel, le jeune devra  disposer d’un minimum de savoir. Sachant qu’il a déjà les compétences techniques requises, ces cités vont lui inculquer des outils importants pour devenir un chef d’entreprise avec pignon sur rue au lieu de rester un travailleur à la tâche.


Autre innovation induite : rien ne sera imposé et tout dépendra du choix du jeune car la seule chose obligatoire est l’école. Dès l’école primaire, les jeunes auront l’occasion de découvrir les métiers manuels .L’orientation se fera donc à partir du primaire (6ème année) pour que l’enfant sache s’il veut faire du sport, de la mécanique ou continuer dans le système d’éducation classique.  

Quid des formations? Pour les études supérieures, ce seront des cursus normaux de un ou deux ans avec un diplôme Bac+1 ou Bac+ 2 qui correspond à un BTS (Brevet de technicien spécialisé). Au total, sachant que le cycle de Formation Professionnelle  peut commencer au collège ou au lycée, certains auront des formations spécialisées qui auront duré 7 ou 8 ans.

Il est, par ailleurs, envisagé ,  des passerelles possibles pour ceux qui veulent rejoindre un diplôme universitaire. C’est en effet une des nouveautés de cette réforme qui permettra de passer d’un système à l’autre. Le détenteur d’un diplôme Bac+2 professionnel qui est l’équivalent d’un DEUG pourra postuler à une licence ou à un master. Idem pour ceux qui ont un baccalauréat professionnel pour la faculté.

Concernant la gouvernance des cités, le Directeur de chacune d’elles sera recruté après un appel à candidature. La nouveauté du système reposera sur le fait que ce sera un professionnel en mesure de répondre aux besoins réels des entreprises de l’écosystème régional et rompre avec les pratiques du passé en particulier avec l’esprit de fonctionnariat.

Pour ce qui est des  enseignants, l’Etat continuera à fournir des professeurs pour les matières du tronc commun (communication, mathématiques, informatique, langues étrangères …) mais l’apprentissage des matières techniques se fera par des praticiens.

Face au risque de percevoir la formation professionnelle comme une sous-filière réservées aux cancres et peut-être même de mal orienter des enfants intelligents qui pourraient poursuivre des études classiques , la Directrice de l’OFPPT  .appelle à un changement de mentalité et à ne plus percevoir la Formation Professionnelle  comme un dépotoir réservé aux jeunes qui ont échoué dans le système classique alors que les statistiques montrent que les jeunes qui créent des entreprises ou décrochent plus facilement des emplois sont souvent des lauréats de cette Formation Professionnelle .

En clair, l’objectif affiché par cette nouvelle feuille de route et de briser l’image négative venant  du fait que la Formation Professionnelle a souvent été perçue comme destinée à des métiers peu lucratifs.  Une idée , aujourd’hui , battue en brèche , au Royaume du Maroc , au regard de la forte demande de professionnels dans les secteurs automobile ou aéronautique où les salaires sont importants. Idem pour le secteur de la santé où les rémunérations sont très attractives. De plus, il y a aussi la possibilité de créer son entreprise. Ce qui n’est pas donnée aux diplômés des autres filières classiques.

PRESSE ET COMMUNICATION AHRRGM



Publié le : 10 / 05 / 2019